ENTREPRISES A la condition que Bouygues puisse acquérir SFR vendu par Vivendi, le groupe a proposé de céder l'intégralité de son réseau d'antennes à Free. Une opération confirmée par Iliad, propriétaire de Free et qui a les faveurs du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. Bouleversement en vue dans le monde des télécoms. Le groupe Bouygues annonce être prêt à céder son réseau d'antennes et ses fréquences de téléphonie mobile à son concurrent Free (Iliad), pour faciliter son mariage avec SFR, et recomposer ainsi totalement le paysage de la téléphonie mobile française. "Nous sommes entrés en négociations exclusives pour céder à Free pour un montant pouvant aller jusqu'à 1,8 milliard d'euros l'intégralité de notre réseau mobile", annonce Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom dans une interview au Journal du Dimanche. Une information confirmée par le groupe Iliad, maison mère de Free, qui a précisé dimanche avoir signé un accord de négociations exclusives avec Bouygues et Bouygues Telecom "en vue du rachat d'un portefeuille de fréquences 2G/3G/4G et du réseau de téléphonie mobile de Bouygues Télécom pour un montant pouvant aller jusqu'à 1,8 milliard d'euros. "La cession n'interviendra que dans l'hypothèse où l'opération de rachat de SFR par Bouygues aboutit et que les autorisations nécessaires sont obtenues", souligne Iliad dans un communiqué. Vivendi, maison mère de SFR, qui cherche à se séparer de sa filiale télécoms pour se recentrer sur les médias a annoncé mercredi avoir reçu des offres de Bouygues et de Numéricable de prise de contrôle majoritaire. Dans le viseur de l'Autorité de la concurrence L'offre dévoilée par Bouygues avait les faveurs notamment de la Bourse, mais semblait poser un problème au regard des règles de la concurrence. Cet accord permet à Bouygues "de lever la principale incertitude qui pesait sur (son) projet au regard de l'Autorité de la concurrence. Et à Free de devenir un opérateur plein et entier", assure M. Roussat dans cet entretien. Il reste pour l'instant "conditionné au succès de notre offre de fusion avec SFR déposée mercredi 5 mars auprès de sa maison mère, Vivendi", précise-t-il. "Nous apportons une réponse immédiate aux impératifs de la concurrence. En cas de fusion avec SFR, nous aurions un réseau de trop. Là, il y a un acheteur qui va recréer une dynamique concurrentielle. Cette solution clé en mains devrait faciliter le mariage avec SFR et rassurer Vivendi", explique-t-il encore. L'Autorité de la concurrence devra examiner le dossier et si tout se passe bien, les migrations de réseau et d'abonnés pourraient se dérouler "au cours de 2015", prévoit-il assurant que cet accord "permet aussi de garantir l'emploi de l'ensemble de la filière télécoms en France avec le maintien de trois réseaux". "Free souhaite entretenir le réseau avec ses propres agents, prévient le PDG de Bouygues Telecom. Et nous voulons garder nos 1.200 salariés qui y sont affectés. Notre réseau ne sera pas détruit. Au contraire, Free fera vivre les 15.000 antennes qui seront devenues les siennes." Olivier Roussat confirme également que son "projet de fusion avec SFR ne provoquera aucun départ". Au contraire, la fusion permettra d'investir dans les réseaux Internet et mobile et "créera de l'emploi. C'est le nerf de la guerre". Un accord qui permettrait "d'abaisser les coûts" Cette fusion et cet accord rebattrait totalement les cartes dans le secteur de la téléphonie mobile française que se partagent quatre acteurs. Le leader Orange a aujourd'hui 27 millions de clients mobiles, SFR en a 21 millions, Bouygues Telecom 11 millions et Free 7,4 millions. Cependant Free a un réseau de relais peu développé et s'appuie pour la 3G sur un contrat d'itinérance avec Orange, mais pas pour la 4G. En revanche Bouygues se vante d'avoir le meilleur réseau 4G via l'autorisation qui lui a permis d'utiliser cette technologie sur une bande de fréquence qu'il exploitait déjà lui donnant une longueur d'avance en termes de couverture. Cet accord devrait permettre à Bouygues et Free "d'abaisser ses coûts", selon Olivier Roussat qui assure que la guerre des prix que se livrent les opérateurs dans le mobile, à l'initiative de Free, puis plus récemment dans l'internet, à l'initiative cette fois de Bouygues, devrait se poursuivre. Montebourg pour un retour à trois opérateurs Arnaud Montebourg dit sa préférence pour un retour à trois opérateurs dans le secteur de la téléphonie mobile dans une interview au Parisien/aujourd'hui en France diffusée dimanche. "Si on revient à trois, on est plus fort que si on subsiste à quatre" a déclaré le ministre du Redressement productif après avoir précisé que sa préférence irait "au mieux-disant en en matière d'emploi, d'investissement et de patriotisme économique." Le ministre chantre du made in France, interrogé sur les offres présentées pour le rachat de SFR, affiche sa préférence pour celle Bouygues. "La concurrence par la destruction s'arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobile tout en maintenant des prix bas. Elle ne s'arrêtera pas si Numéricable conquiert SFR puisque la concurrence restera à quatre dans le mobile. Et au final, soit Free soit Bouygues, sera à ramasser à la petite cuillère avec des milliers d'emplois perdus", a-t-il expliqué. Le groupe Bouygues vient d'annoncer être prêt à céder son réseau d'antennes et ses fréquences de téléphonie mobile à son concurrent Free (Iliad), pour faciliter son mariage avec SFR, et recomposer ainsi totalement le paysage de la téléphonie mobile française.
Sunday, March 9, 2014
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