Monday, November 11, 2013

Rythmes scolaires : en maternelle, des "recommandations" mais pas de marche arrière

Rythmes scolaires, le 17 Octobre à l'école maternelle Paul-Emile Victor à Chambray-les-Tours

Tous – ou presque –, parents, enseignants, élus…, reconnaissent que c'est en maternelle que la réforme des rythmes scolaires est la plus périlleuse. Son « point noir », en somme. A l'âge où l'enfant a tant besoin de repères pour devenir élève, le retour à la semaine de quatre jours et demi d'école ne se fait pas sans heurts, ni sans cris.

Pour y remédier, Vincent Peillon avait promis, à la veille de la Toussaint, des « ajustements ». Le document que Le Monde s'est procuré avant son examen en comité de suivi de la réforme des rythmes, ce mercredi, insiste sur quatre points. Rien d'inattendu, mais des propositions de bon sens, élaborées « à partir des bonnes pratiques observées dans les écoles où cela fonctionne », concède-t-on au ministère.
Première d'entre elles, « respecter une alternance équilibrée entre les temps d'activité et les temps calmes et de repos [sieste] ». Deuxièmement, « aider les enfants à se repérer dans les lieux de l'école et à identifier les adultes ». Tertio, «organiser avec un soin particulier la transition entre le scolaire et le périscolaire ».Et pour finir« adapter les activités aux besoins des jeunes enfants ».
LAISSER LES ENFANTS SOUFFLER
Ceux qui s'attendaient à une inflexion de la « réforme Peillon », ou à une modification du décret du 24 janvier rétablissant la semaine de neuf demi-journées seront déçus, d'autant que cette lettre de cadrage n'a pas la valeur d'une circulaire. Et pour cause : la Rue de Grenelle n'a aucun rôle à jouer après que la cloche de l'école a sonné. Mais au fil des six pages que compte le document, un rappel des fondements de la réforme est mis en avant : permettre aux écoliers – a fortiori aux 3-6 ans – de souffler, alors qu'ils ont eu à subir, avec la suppression du samedi matin travaillé en 2008, la journée de classe la plus longue de l'OCDE (six heures), et l'année scolaire la plus condensée (144 jours, contre 187 en moyenne ailleurs).
« La sieste des élèves de 2 et 3 ans prime, sauf exception, sur d'autres activités », peut-on lire dans le document. Pour aider au repérage des lieux, des intervenants, des activités, un « affichage type trombinoscope avec les photographies, les noms et les fonctions des adultes » est conseillé. Autres pistes, la « ritualisation du temps à l'école et des transitions entre les différents moments », des « chartes relatives à l'usage des locaux et à l'organisation des temps de transition »
Sûr que le SNUipp-FSU, majoritaire dans le premier degré, aurait privilégié une option plus radicale. « Mettre en débat une maternelle qui resterait à quatre jours d'école par semaine », estime Sébastien Sihr, son secrétaire général. Autrement dit, revenir à la table des négociations pour examiner l'opportunité d'appliquer, ou pas, la réforme tant décriée au premier maillon de l'école. Dans ces recommandations pour la maternelle, certains verront un manque d'ambition, d'autres au contraire pourront estimer que, sous la pression de la mobilisation, le ministère n'a pas reculé.

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